« Mes souhaits, mes rêves et mes ambitions pour 2025 »

Une lettre adressée au secteur culturel bruxellois, et/ou à nos mandataires politiques, écrit par la chanteuse Laïla Amezian pour le NieuwjaarsDRINK du Nouvel An.

Massa° el kheir..
Ana Laïla, Laïla Amezian
Ana fennana, ana moughanniya
Hadi tlatsin sana bach kan ghanni fi saHrats
H-na fi Belgica, wa h_tsa fil ghariij, ‘labarra.
Hadel ‘am 25, b-ghitsou ikoun fiH el kheir, wel mahaba, wel mousiqa.

Depuis trente ans, je sillonne les scènes et les lieux culturels pour y partager un peu de qui je suis.
A travers des rencontres fabuleuses, j’ai pu réaliser mes rêves artistiques.
Ces rencontres et projets ont permis à ma voix de s’élever pour porter celle d’une minorité.
Une minorité arrivé dans un pays qui ne parle pas sa langue.
Dans un pays qui ne parle pas sa langue et qui confond bien souvent sa culture avec celle
d’un monde arabo-oriental.
Un monde arabo-oriental fantasmé.
Fantasme hérité d’une pensée unique et dominante.
Une pensée unique et dominante faite d’amalgames et de peurs.
Peurs de l’autre qui excluent ou .. qui n’incluent pas.
Le résultat est le même..

Mais aujourd’hui.. où en sommes-nous?
Quelles voix entend-on ?

Pour exprimer mes souhaits pour cette nouvelle année, j’ai choisi de partager avec vous
d’autres voix..

Notamment celle de Sara :
“Ik denk dat Brusselse artiesten / culturele initiatieven een goeie band met organisatoren
nodig hebben zodat lokale projecten worden erkend en kunnen opstarten in correcte
condities.
Ik denk dat er veel infrastucturen tijdens hele periodes per jaar ‘slapen’ en zo niet worden
opengesteld aan collectieve, bands of individuele artiesten die de ruimtes kunnen
gebruiken.”

Ou celle d’Emilie qui dit que :
“le secteur culturel bruxellois devrait refléter la diversité, la créativité et l’innovation tout en
restant inclusif et accessible.
Bruxelles devrait intégrer les diverses influences culturelles présentes dans ses quartiers en
incluant toutes les formes d’arts. Le secteur culturel devrait être un terreau fertile pour la
création locale..”

Jan affirme que
“Dat kunstenaars en andersdenkenden zich in Brussel thuis blijven voelen, om vrijuit te
creëren en een gemeenschappelijke verbeelding te scheppen. Recht vanuit de onderbuik
van de samenleving en dwars tegen het verleidelijke populisme, de verdelende algoritmes
en kunstmatige intelligentie.
Dat de Brusselse cultuur van generositeit, solidariteit, creativiteit en zottigheid de rest van
het land en continent mag blijven inspireren.”

Toine propose de
“..provoquer des rencontres, élargir les publics, notamment en délocalisant les lieux de
performances.
Chaque initiative à son importance, petites, moyennes et grandes initiatives sont
interdépendantes.
Ne pas favoriser systématiquement les grandes salles qui offrent une meilleure visibilité aux
pouvoirs subsidiants et aux médias.”

I also heard the voice of Maribeth
“The theater is not an innocent place.
It’s a place where you have a stage, and on that stage, the theater shows things from a
specific perspective.
Behind the stage, we carry out specific historical practices and traditions.
And outside the theater, we continue to build specific theater spaces in a hierarchical way,
promoting privilege and patriarchy in a supposedly more democratic world.”
Elle continue en clamant que
“Nous avons besoin d’un art créé par et pour les générations.
Nous avons besoin d’un art nouveau qui élève toutes les capacités et incarne les récits.
Nous avons besoin d’un leadership artistique confié aux minorités.
Nous avons besoin que l’art soit soit un exemple de modèles de leadership changeant, et
pas seulement pyramidal.
Nous avons besoin que l’art interpelle de nouvelles oreilles.
Le théâtre peut être une force de changement.”

Et pour finir, Hélène me dit..
“En 2025, j’aimerais que le secteur culturel ait du temps.
Du temps pour réfléchir, pour se poser, pour se reposer.
Du temps pour créer.
Trop de métiers passion se transforment en auto-exploitation.
Trop d’administration.
Rendez-nous le temps et vous en aurez pour votre argent.”

Laïla Amezian