Het tijdschrift Dérivations: bijdragen voor het 11e nummer

Voor zijn 11e nummer is het tijdschrift Dérivations geïnteresseerd in voorstellen voor bijdragen die een van de genoemde thema's vanuit een originele en zo nieuwe invalshoek behandelen.

[Deze oproep werd gelanceerd in het Frans]

Le numéro 11 de la revue Dérivations, qui paraîtra en septembre 2026, sera dédié aux rapports qu’entretiennent les espaces de vie avec l’extraction, et plus particulièrement avec l’extraction minière et celle des énergies fossiles. Les abondances disponibles en surface dépendent en partie de la mise au travail de ces « hectares fantômes » qui se déploient dans le sous-sol et dont nos sociétés captent les ressources. Architectures, villes et infrastructures dépendent de ces apports de matière et d’énergie, dont la captation suppose cependant l’existence en surface de « zones de sacrifice » qui mériteraient d’être considérées dans le même mouvement que les développements qu’elles permettent, ce qui arrive rarement. En Belgique, l’extraction intensive des charbons de terre pendant un siècle et-demi dans les bassins miniers a laissé des territoires appauvris, qui peinent encore à se relever près d’un demi-siècle après la fermeture des charbonnages. Et pourtant, ces territoires, comme l’ensemble du Nord global, continuent de bénéficier des pratiques coloniales qui ont structuré et qui continuent de structurer les échanges mondiaux : ceux-ci permettent de drainer les ressources d’autres hectares fantômes et d’autres zones de sacrifice, plus éloignées des lieux ou ces ressources sont consommées et transformées.

Il y a aussi une dimension perceptive ou phénoménologique à l’extraction, notamment l’extraction minière, pour les corps et les territoires qui la subissent ou l’ont subie dans le passé. Ouvrir le sous-sol et en faire émerger des matières n’est pas sans conséquences sur la surface. De ces régions ou se pratique l’extraction minière ont émergé des paysages spécifiques, des topographies nouvelles, des lieux, voire des non-lieux d’où la vie a parfois été largement effacée, ou qu’elle s’est parfois aussi réappropriés après-coup.

Ce numéro s’intéressera à cette rencontre entre extractions(s), corps et espace(s), avec une couleur en partie déterminée par la localisation géographique de la revue, au centre de l’Europe, au cœur de la région du monde ou l’industrie moderne a pris son essor. Il cherchera à documenter les effets de l’extraction sur les paysages et les êtres, les espaces de l’arrière du décor, ceux desquels on extrait les richesses pour les concentrer ailleurs. Les espaces, aussi, du sous-sol, ses matières et ses matériaux, sa minéralité, son obscurité, et les êtres vivants ou imaginaires qui l’habitent.

Appel à contributions

La revue Dérivations est intéressée, pour ce numéro, par des propositions de contributions émanant d’auteurs, d’artistes, d’architectes, de militants, de citoyens, d’étudiants, d’associations, de travailleurs sociaux, d’acteurs associatifs, d’élus politiques, et d’autres, qui aborderaient l’une des thématiques évoquées plus haut sous un angle original et si possible inédit, et qui peuvent prendre les formes suivantes :

Enquêtes journalistiques ou reportages écrits.
Contributions littéraires, poétiques ou théoriques.
Textes critiques ou militants, chroniques, pamphlets.
Contributions visuelles et graphiques : arts visuels, arts plastiques, photo, dessin, gravure, récits graphiques (BD).